Comparaison des échelles d’Indices de Qualité de l’Air (IQA)

La qualité de l’air est un enjeu majeur pour la santé publique, particulièrement en période de hausse de la pollution atmosphérique. Dans ce contexte, les échelles de qualité de l’air, telles que l’AQHI au Canada, l’AQI aux États-Unis, ou encore l’échelle ATMO en France, jouent un rôle crucial pour informer et sensibiliser la population aux risques associés à la pollution. Ces systèmes utilisent des codes couleurs allant du vert pour un air de bonne qualité au rouge ou violet pour des niveaux de pollution dangereusement élevés.

Cependant, certaines terminologies, comme l’usage du mot « Acceptable » dans l’échelle de l’IQA du Québec, peuvent atténuer la perception des risques réels, comme expliqué dans la conclusion. Ce guide compare ces différentes échelles et discute de la nécessité d’utiliser des termes précis pour refléter les risques sanitaires liés à la qualité de l’air.

Indice de la qualité de l’air du Québec

L’indice de la qualité de l’air (IQA) du Québec est un outil d’information et de sensibilisation conçu pour renseigner la population sur la qualité de l’air de leur région, tel que le prévoit l’article 47 de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE).

L’échelle de qualité de l’air au Québec est simple avec trois niveaux : Bon, Acceptable et Mauvais. Elle devrait permettre d’informer rapidement la population sur les risques reliés à l’état de l’air et les actions à prendre.

Bon Acceptable Mauvais

Mais que signifie Acceptable?

Canada (AQHI)

Le système AQHI au Canada évalue le risque pour la santé humaine en fonction de la concentration de trois polluants principaux : l’ozone troposphérique (O₃), le dioxyde d’azote (NO₂) et les particules fines (PM₂.₅). L’échelle a dix niveaux allant de faible risque à très élevé.

1) Faible risque 2) Faible risque 3) Faible risque 4) Risque modéré 5) Risque modéré 6) Risque modéré 7) Risque élevé 8) Risque élevé 9) Risque élevé 10) Risque élevé

États-Unis (US AQI)

Le système AQI des États-Unis couvre six niveaux de qualité de l’air, allant de Bon à Dangereux. Il prend en compte plusieurs polluants, dont les PM2.5 et le NO₂, pour fournir un indice compréhensible au grand public.

Bon Modéré Non sain pour groupes sensibles Non sain Très non sain Dangereux

France (ATMO)

L’échelle ATMO en France est utilisée pour évaluer la qualité de l’air dans les grandes villes. Elle prend en compte quatre polluants principaux : l’ozone (O₃), le dioxyde d’azote (NO₂), le dioxyde de soufre (SO₂) et les particules fines (PM10 et PM2.5).

Bon Moyen Dégradé Mauvais Très mauvais Extrêmement mauvais

Pourquoi « Acceptable » n’est pas approprié pour décrire la qualité de l’air

L’utilisation du mot « Acceptable » pour décrire la qualité de l’air peut prêter à confusion et minimiser les risques réels associés à la pollution. Voici quelques arguments pour expliquer pourquoi ce terme n’est pas approprié dans ce contexte, en comparaison avec les autres échelles de qualité de l’air, où des termes plus clairs et adaptés sont utilisés.

Bon Acceptable Mauvais

Indice de qualité de l’air du Québec

1. Minimisation du risque perçu

Le mot « Acceptable » peut être perçu de manière trop positive ou neutre, ce qui peut amener le public à penser qu’il n’y a pas de risque ou que l’air est de qualité satisfaisante. Or, une qualité de l’air dite « Acceptable » peut encore représenter des dangers pour les groupes sensibles, comme les personnes âgées, les enfants ou les personnes souffrant de maladies respiratoires. Dans ce cas, le terme ne reflète pas la gravité potentielle des effets à court ou long terme sur la santé.

Sur l’échelle AQI des États-Unis, on utilise le terme « modéré » pour indiquer une qualité de l’air qui, bien que globalement sûre pour la population générale, peut représenter un risque pour les groupes sensibles. Le terme « modéré » est plus neutre et met davantage en garde sans pour autant être alarmiste. Il indique que des précautions doivent être prises, contrairement à « Acceptable » qui donne l’impression que la situation ne nécessite pas d’attention particulière.

2. Absence de responsabilité sanitaire

Le terme « Acceptable » ne transmet pas suffisamment l’idée qu’il pourrait être nécessaire de prendre des mesures ou des précautions. Il ne contient pas d’incitation à l’action ou à la vigilance, alors que la qualité de l’air pourrait avoir un impact réel sur certaines populations vulnérables. Cela pourrait conduire à un manque d’action de la part des autorités publiques ou des citoyens.

L’échelle AQHI du Canada emploie des termes comme « faible risque » ou « risque modéré », qui fournissent une indication claire du degré de danger et incitent la population à ajuster son comportement (par exemple, éviter les activités en plein air si des symptômes sont ressentis). Ces termes sont plus spécifiques et transmettent clairement le degré de risque pour la santé, tout en restant informatifs.

3. Manque de précision scientifique

« Acceptable » est un terme vague qui manque de précision scientifique. Il n’informe pas sur la nature des risques ni sur les populations concernées. Le terme peut être interprété de différentes manières selon le contexte et les individus, ce qui ne favorise pas une compréhension uniforme de l’état de la qualité de l’air.

L’échelle ATMO en France utilise des termes comme « dégradé » ou « mauvais », qui donnent une image plus réaliste de la situation. Même dans les niveaux intermédiaires, on sait que la qualité de l’air est en détérioration, ce qui conduit à une perception plus juste du risque.

4. Ambiguïté pour le public

Le terme « Acceptable » peut créer de l’ambiguïté, car il implique que la situation est tolérable ou suffisamment bonne pour ne pas susciter de préoccupations. En matière de santé publique, un langage clair et direct est nécessaire pour s’assurer que le public comprend pleinement les risques associés à la pollution atmosphérique.

Les échelles AQI et ATMO utilisent des termes qui sont plus explicites quant à la gravité des risques. Des mots comme « modéré » ou « mauvais » éliminent cette ambiguïté, car ils suggèrent directement qu’il peut y avoir des effets néfastes sur la santé.

Conclusion

L’utilisation du mot « Acceptable » dans le cadre de la qualité de l’air n’est pas appropriée, car elle minimise la perception des risques et manque de précision. Les autres échelles, comme celles utilisées aux États-Unis, au Canada ou en France, emploient des termes plus clairs, comme « modéré », « dégradé » ou « mauvais », qui communiquent mieux les dangers potentiels pour la santé publique.

Il est essentiel que les termes utilisés pour décrire la qualité de l’air soient aussi précis et informatifs que possible pour encourager la vigilance et la prise de mesures appropriées.

Catégories : Indice de qualité de l'air