Le feu de camp, emblème des escapades en plein air, suscite des débats en raison de ses impacts environnementaux et sanitaires. Si son effet sur la déforestation est jugé faible, son bilan carbone est plus nuancé. En brûlant, le bois libère le carbone stocké depuis des années, ce qui n’est pas toujours pris en compte.

Irritations et problèmes respiratoires

En termes de santé, les particules fines issues de la combustion inquiètent. Le Dr Stéphane Perron de l’INSPQ souligne qu’une exposition prolongée peut provoquer des irritations ou des problèmes respiratoires, surtout chez les personnes vulnérables.

Dangers d’une combustion : émissions de particules fines
pour vous, votre famille et les autres invités du camping.

Cependant, une exposition occasionnelle lors d’un week-end de camping reste moins nocive qu’une pollution quotidienne près d’une autoroute.

Dr Perron

Note d’un citoyen engagé
La nocivité dépend des concentrations et des vulnérabilités à court terme. Daniel Vézina en a fait l’expérience en se retrouvant à l’hôpital suite à une exposition à la fumée lors d’un séjour dans un camping de la SEPAQ.
L’affirmation du docteur devient discutable pour une famille qui vit tout l’hiver à côté de quelqu’un qui chauffe au bois ou qui fait des feux extérieurs tout l’été. On ne veut pas de particules fines, quelle que soit leur source, mais celles issues de la combustion sont plus faciles à éviter. De plus, l’utilité perdue en les évitant est bien moindre que celle que représenterait l’interdiction des transports.

Faut-il restreindre les libertés individuelles pour protéger une minorité plus vulnérable?

Note d’un citoyen engagé
La question est erronée. Le point à retenir est que ça touche tout le monde! Si les personnes plus vulnérables en seront plus conscientes si elles ont des symptômes immédiats, les millier de femmes qui ont développé un cancer du sein dans l’étude américaine sur l’utilisation des poêle à bois ne se croyaient pas vulnérables. Pourtant elles l’étaient à long-terme. La point majeur est que tout le monde est vulnérable à tout forme de rejet de particules issus de la combustion. Il serait préférable d’éviter de toujours ramener l’argument vers les plus vulnérables, car ce n’est pas ce que les données scientifiques démontrent clairement.

Cancer et combustion de bois

L’étude « Sister Study », menée par le National Institute of Environmental Health Sciences (NIEHS) aux États-Unis, a suivi plus de 50 000 femmes afin de mieux comprendre les facteurs environnementaux pouvant influencer le risque de cancer du sein. Parmi les facteurs étudiés, l’exposition à la fumée des poêles à bois a été identifiée comme un risque potentiel en raison des particules fines et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) qu’elle libère.

Ces substances toxiques, présentes dans la fumée de bois, sont connues pour être cancérigènes. Les résultats de l’étude suggèrent que les femmes exposées régulièrement à cette pollution intérieure, notamment dans des zones où l’utilisation des poêles à bois est courante, pourraient voir leur risque de développer un cancer du sein augmenté. Ces conclusions soulignent l’importance de mieux réguler et de limiter l’exposition à ce type de combustion pour réduire les risques sanitaires.

Augmentation du risque de cancer chez les femmes utilisant la combustion au bois

« Those who used an indoor wood-burning stove/fireplace at least once a week had the highest HR [n = 327; HR = 1.17 (95% CI: 1.02, 1.34)] relative to those who did not have a wood-burning stove/fireplace in their longest adult residence »

Indoor Wood-Burning Stove and Fireplace Use and Breast Cancer in a Prospective Cohort Study – PMC
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5744698/

The Sister Study: Published Articles
https://sisterstudy.niehs.nih.gov/

Proposition de Daniel Vézina

Des solutions existent pour limiter ces impacts, comme l’utilisation de bûches écologiques et le respect des interdictions de feux en période de risque élevé d’incendie. Toutefois, des militants comme Daniel Vézina appellent à des mesures plus strictes, telles que la promotion de feux communautaires ou la création de zones sans feu pour protéger la santé de toutes et tous.

Feu communautaire afin de diminuer le nombre de sources polluantes
Zone sans feu pour protéger la qualité de l’air et la santé

Analyse de la qualité de l’air au parc du Mont-Tremblant

La SEPAQ et Parcs Canada, conscients de ces enjeux, mènent des projets pilotes pour mesurer la qualité de l’air dans les campings, notamment au parc du Mont-Tremblant. L’objectif est d’informer les campeurs et de minimiser les risques pour les personnes souffrant de maladies pulmonaires, tout en préservant la tradition du feu de camp.