Déplacement du carbone noir en Amérique du Nord
Cette animation montre comment les particules de carbone noir, ou suie, se sont déplacées dans l’Est du Canada et des États-Unis du 3 au 8 juin 2023. L’air pollué provient d’un pic d’activité de feux de forêt au Québec au début de juin. Ensuite, un système météorologique a poussé la fumée de ces incendies vers les États du nord-est et du centre de l’Atlantique, apportant de l’air dangereux dans les régions densément peuplées des États-Unis.
Tout le Québec passe au rouge
Le 26 juin 2023, toutes les stations du réseau gouvernemental de suivi de la qualité de l’air est au rouge.
Source : /www.iqa.environnement.gouv.qc.ca
Des sommets de 400 μg/m3 et 580 μg/m3 atteints à Rouyn-Noranda du 24 au 26 juin 2023
Le graphique suivant présente l’évolution des particules fines du 24 au 26 juin 2023. Durant ces 3 jours, les habitants ont respiré un air qui dépassait les plus récentes recommandations de l’OMS. On nous recommande de ne pas dépasser une moyenne de 15 μg/m3 sur une période de 24 heures.
On remarque de possibles pannes de courant (lignes horizontales) pour certains capteurs qui n’ont pas réussi à envoyer de données durant quelques heures.
L’image suivante présente un niveau de pollution atmosphérique élevé qui s’étend sur une immense section du Québec.
580 μg/m3
Après avoir appliqué l’algorithme de compensation de l’US EPA pour les microcapteurs RevolvAir Revo 1 à Rouyn-Noranda, nous obtenons des valeurs dépassant 580 μg/m3. La moyenne du 3 au 6 juin se situe bien au-delà de 100 μg/m3!
320 μg/m3 à Montréal
IQA pour Montréal
Les stations les plus touchées sont Saint-Jean-Baptiste, York/Roberval ainsi que Anjou. L’indice de qualité de l’air (IQA) atteint ou dépasse 400.
Impossibilité de connaître les vraies concentrations gouvernementales
Durant les mois de juin et juillet 2023, il fut impossible de connaître les vraies valeurs ou l’IQA reliées aux particules fines. Les graphiques générés par InfoAir n’étant pas conçus pour nous informer sur les valeurs extrêmes lors de smogs intenses. La ligne bleue sur le graphique nous en fait la démonstration.
Les qualificatifs sont aussi limités à Bon, Acceptable et Mauvais. Il est donc proposé de modifier cette échelle et d’ajouter d’autres qualificatifs, par exemple : Dangereux pour la santé.
Les données officielles validées seront sûrement disponibles vers mai 2024.
Faits saillants sur les feux
- Au total, les forêts brûlées en six mois et demi seulement représentent une superficie proche de celle du Portugal. Le précédent record absolu en la matière datait de 1989 avec 7,3 millions d’hectares, selon le Centre interservices des incendies de forêt du Canada (CIFFC).
- Plus de 150 000 personnes ont dû être déplacées.
- Le feu que nous gérons fait 65 kilomètres de long, cela pose des défis d’organisation énormes, raconte à l’Agence France-Presse (AFP) le colonel Philippe Sansa.
- Québec est jusqu’ici la province la plus gravement touchée avec 4,4 millions d’hectares brûlés selon Stéphane Caron, porte-parole de la Société de protection des forêts contre le feu dans la province (SOPFEU).
- Le Canada a battu jeudi le record du nombre d’hectares brûlés en une seule saison d’incendies de forêt, atteignant en après-midi le seuil de 8,1 millions d’hectares ravagés par les flammes, selon les données du CIFFC.
Faits saillants sur le climat : 2,3 °C supérieure à la normale
En juin, la progression d’un nombre record de feux de forêt a été favorisée par une température 2,3 °C supérieure à la normale et des précipitations de 62 % de la normale, en moyenne, au Québec, et bien moindres dans les secteurs gravement touchés. Ce mois s’inscrit dans le contexte du 6e plus chaud début d’année des archives. Le bilan complet est disponible ici :
Pour consulter les faits saillants climatiques des derniers mois, ils sont disponibles à l’adresse suivante : http://www.environnement.gouv.qc.ca/climat/Faits-saillants.
Décès d’un garçon de 9 ans dû à une mauvaise qualité de l’air
Un garçon de 9 ans est décédé d’une crise d’asthme aggravée par la fumée d’un feu de forêt, selon ses parents. Amber et James ont déclaré que le coroner leur avait dit que la cause du décès de leur fils était probablement une grave crise d’asthme exacerbée par l’air enfumé. Le service des coroners a confirmé qu’il enquêtait sur le décès, mais un porte-parole a déclaré qu’il ne pouvait pas commenter davantage tant que l’enquête n’était pas terminée.
- Source (français) : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1996873/enfant-mort-asthme-fumee-feux
- Source (anglais): https://ici.radio-canada.ca/rci/en/news/1996903/nine-year-old-asthma-death-bc-wildfires
- Reportage vidéo CBC The National : https://www.youtube.com/watch?v=7Bzc0gZB5ng&t=269s
Réflexions sur la pollution atmosphérique et le réchauffement climatique
Le réchauffement planétaire s’accélère et les phénomènes extrêmes deviennent la norme. À court terme, des centaines de millions d’individus sont menacés par les chaleurs suffocantes et les inondations. À plus long terme, c’est l’humanité qui pourrait faire face à l’extinction. Pourtant, rien de significatif n’est fait. Les émissions de GES continuent d’augmenter et la vie continue d’être éradiquée par l’homme.
L’incapacité des gouvernements et des entreprises à diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre aggrave le problème de jour en jour et contribue au pessimisme et à la souffrance.
De plus, d’immenses pans de la société dénient le réchauffement de la planète. Par exemple, Maxime Bernier pointe du doigt les écoterroristes qui auraient soi-disant allumé ces feux volontairement pour faire croire au changement climatique.
Selon l’OMS, la pollution atmosphérique tue prématurément 7 millions de personnes chaque année. Au Canada, c’est 15000 et au Québec 4000 décès prématurés. En guise de comparaison, en 2021, la COVID-19 a tué 3200 personnes au Québec. Donc, chaque année, la pollution tue plus que la COVID en 2021. Le coût de santé associé à cette pollution au Canada est estimé à 114 milliards de dollars annuellement.
Dans ce contexte apocalyptique, quelles seront nos actions pour protéger la santé de nos enfants et de la vie sur Terre? Quelques questions suscitant la réflexion :
- Devons-nous continuer ces grands spectacles pyrotechniques qui sont responsables de 5 jours de mauvaise qualité de l’air à Montréal?
- Devons-nous continuer d’augmenter le nombre de vols par avion tout en sachant que les compagnies aériennes ne réussiront jamais à diminuer leurs GES de 45 % d’ici 2030 sans une diminution des vols?
- Devons-nous accepter la désuétude planifiée mise de l’avant par Big Tech comme Apple et les autres?
- Pouvons-nous permettre qu’un riche pollue à lui seul autant que 1000 citoyens?
- Permettons-nous que les entreprises privées puissent dicter leurs propres normes en matière de rejet de polluants atmosphériques?
- Devons-nous laisser les enfants mourir?
- Devons-nous accepter que la mesure de succès d’une société soit associée au produit intérieur brut (PIB) et que cet indicateur soit corrélé à la pollution et aux émissions de GES, mais pas au bien-être humain?
Revue de presse
Un garçon est mort d’une crise d’asthme exacerbée par la fumée des feux, selon ses parents | Radio-Canada.ca
Incendies de forêt | La qualité de l’air se dégradera de nouveau dans le sud du Québec | La Presse
Qualité de l’air et smog | L’avenir de l’International des Feux Loto-Québec plus incertain que jamais | La Presse
Incendies de forêt | La barre des 10 millions d’hectares brûlés a été franchie au Canada | La Presse
Retour du smog: à quel point la qualité de l’air peut-elle nous affecter? | Noovo Info
Pollution de l’air: voici les pires endroits au Québec pour les particules fines | JDM
Source de l’image satellite du Québec pour cet article
- Fires Burn Across Quebec – NASA
- https://earthobservatory.nasa.gov/images/151430/fires-burn-across-quebec